lundi 26 octobre 2009

ʋɑrɑɳɐsi

ʋɑrɑɳɐsi 22 - 25 octobre 2009
Jeudi matin, le départ est à 17h30 et nous sommes toujours sur liste d'attente pour les 15h de train. Les garçons finissent par nous apprendre que 5 places se sont libérées... 5 places pour 6 personnes ... c'est jouable. Mais ce qu'ils ont oublié de nous dire c'est que les 5 places sont en RAC, cad que nous sommes 2 par banquettes... 2 par banquettes pendant 15h sachant que nous n'avons pas bcp dormi pendant la semaine. Notre vengeance sera terrible, froide mais terrible.

Dès notre arrivée à la gare de Ghaziabad, des enfants mendiants nous encerclent. Au départ c'est marrant, puis ils deviennent agaçants, chiants, insupportables... Ils nous poussent vraiment à bout ne cessant de nous toucher et de nous demander à manger ou de l'argent. Heureusement le train arrive et nous montons avant de les avoir poussé sur la voie... Ce que je dis doit vous sembler terrible, à vous qui ne connaissez que des enfants modèles. Mais je vous promets qu'on ne soupçonne pas la force que ces enfants déploient pour nous pousser dans nos retranchements.
Comme dit Vincent "on ne supporte que ses enfants"...

Charlotte partage sa couchette ac moi, Carine avec Vincent et Mathias et Loic sont donc à deux sur une moitié de couchette... Heureusement vers minuit je réussi à trouver une couchette de libre tout comme Carine, Loic et Mathias. Nous dormons donc un peu, mal mais c'est tjrs ça. Arrivée vers 8h à Janpur, à 50km de Varanasi. Une petite ville, pas touristique pour deux roupies! Les indiens nous suivent et nous observent comme des petits animaux curieux. Assez agaçant de bon matin mais on prend sur nous. Petit-déjeuner sommaire, dans la rue et visite de la mosquée et du red fort. Qques indiens nous suivent jusque dans le Red Fort alors que l'entrée est payante... C'est dire comme ils sont curieux! Ils continuent leur poursuite lors de notre visite, marquant des pauses lorsque nous ns arretons et nous prenant en photo, en cachette... La faim nous tiraille et il n'y a nulle part où manger dans cette ville, direction VARANASiiii ! ( à prononcer varanassi) Notre chauffeur de taxi ne parle pas un mot d'anglais et nous nous perdons 1bnne heure avant d'arriver à destination. Varanasi c'est ... grouillant, bruyant, se cotoient touristes, arnaqueurs, mendiants, cadavres, chiens, vaches, ... Varanasi (anciennement Bénarès) tient son nom de deux affluents du Gange , la Varunâ et l'Assî, la ville située sur la rive gauche du Gange, face au soleil levant, est l'une des sept villes saintes de l'hindouisme. Se baigner dans le Gange à Varanasi est censé purifier de tous les péchés et se faire incinérer sur les ghats permet de se libérer du cycle des réincarnations. Elle serait l'une des plus vieilles villes du monde. Elle dégage une atmosphère tout à fait particulière tellement la vie et la mort se côtoient à chaque coin de rues. Aujourd'hui la ville est aussi connue pour sa soie et ses saris.
Sur la rive du Gange, on brûle les corps sur des bûchers, à la vue de tout le monde et on jette les cendres dans le Gange. Les pélerins s'aspergent d'eau pour se purifier (hum hum), prient au bord, font des offrandes. Bref l'empreinte religieuse est très forte dans cette ville spritiuelle. Nous avons eu la chance d'être là lors d'un festival (qui a lieu 1fois par an). Au programme défilés, chants, prières, pétards (merci la nuit blanche), offrandes, et bcp de monde dans les rues!
Nous avons passé le we à nous balader dans les rues, shopping pour les filles, magasins de "merde" pour les garçons. Ils ont en effet rencontré un commerçant qui les a invité à venir dans son magasin de "merde" leur proposant de la "merde" de soie, de la "merde" de pashmina... le tout en les traitant de "connards". A mon avis un petit coquin de Français aura appris ces nouveaux mots à notre ami commerçant lui laissant croire à des formules de politesse. Merci à ce Français qui aura égayé la journée des garçons.
Autre anecdote, une petite indienne vendeuse de bougies qui nous a affirmé qu'aller à l'école de " 1 am to 7 pm you think it's good? not good"! Une flamme contre l'école?
Nous retrouvons des amis français de l'université de Calcutta et passons le reste de notre temps à nous goinfrer dans un restau d'européens où ils servent des pâtes, des salades et des pancakes au nutella. Vous imaginez bien que je n'allais pas laisser passer cette opportunité de renflouer mon estomac d'M&M's...
Deux ballades (une nocture et une matinale) nous permettent d'apprécier un peu plus l'ambiance de la ville. Des centaines, voire des milliers d'indiens sont agglutinés au bord du Gange et le matin nous avons la surprise de découvrir encore plus de monde... Décidément les Indiens sont pleins de surprises.
Un we riche en émotions... Difficile à retranscrire en termes d'ambiances, d'odeurs et de rencontres...



Une énorme vache à la gare de Ghaziabad, au milieu de la foule, normal ...

Une des petites mendiantes de la gare de GhaziabadLa mosquée de Janpur
Une vache à bosse (non non ce n'est pas un dromadaire!)
Le Red Fort de Janpur

Des français qui ont du se tromper de casting...Les Blanches Majestés et leur Cour IndienneDes "tondeuses" humaines

Arrivée à Varanasi
Notre hôtel, Scindhia Guest House, surplombant le Gange. Il nous offre une superbe vue.
Il se trouve à proximité de Manikarnika Ghat, l'un des plus anciens ghats de crémation de la ville. C'est ici que la plupart des morts sont brûlés. En haut des marches se trouve le puits de Manikarnika. Il tire son caractère sacré d'après une légende selon laquelle Shiva (ou Parvati) aurait laissé tomber un anneau à cet endroit. Il aurait alors creusé un trou pour la récupérer. Non loin de ce puits se trouve une dalle sur laquelle Vishnu aurait laissé ses empreintes de pieds.
Le bois servant aux bûchers humains...Un temple, qui concurrence dangereusement la Tour de Pise...Notre restau à Nutella Pancake, pasta, fondue au fromage and tuna salad! Yum yum!!Des biiiiijoux, des biiiiiiiiijoux, des biiiiiiijoux et encore des biiiiiiijouxUn rickshaw tout neuf et tout violet!
Un petit mendiant, rencontré au bas de notre hôtel. Au départ, je pensais que c'était juste un enfant qui traînait, je me suis amusée ac lui, le prenant en photo et lui montrant. Il rigolait bien. Puis il est allé chercher son pote (photo suivante). Au bout de qques minutes ils me regardent et prononcent un mot que je n'arrivais pas à saisir jusqu'à ce que je m'aperçoive qu'ils voulaient ... un "backchich"... Hallucinant, et oui du haut de leur 5 ans, ces enfants sont déjà sur la route de la mendicité. Il est vivement déconseillé de leur donner de l'argent, ils sont capables de se battre pour la moindre roupie. J'ai donc dès le lendemain acheté des gateaux au cas où je recroiserais mon petit pote mais je ne l'ai jamais revu et les gateaux ont fini au chaud dans mon estoto ...


Dans un restau, un joueur de cythare



Au départ j'ai cru que c'était des statues... mais non ce sont des vrais hommes!
Un lieu d'offrande... L'ambiance de la rue




Sariiiiiis

Une boutique de bangles qui a ravi nos poignets...La technique de mixage des bangles



Les magnifiques cheveux des indiennes... Les filles et moi cherchons encore leur secret!!

Promenade nocture sur le Gange... Au loin les crémations, véritable feux de joie...

J'ai enfin la preuve que Vincent me donne des coups... de flûte!!Notre hôtel vu du Gange



Promenade HYPER matinale sur le Gange pour admirer le lever du soleil ... 5h du matin + une nuit blanche = des visages fatigués!

Un homme qui regarde la télé sur sa barque ! Nothing is impossible in India my friend!


Les crémations ...






Vincent où l'homme aux foulards de soie!
Charlotte et l'accompagnateur de rickshaw totalllly druuuunk !Le retour dans l'avion, on n'est pas fatiguééééé, on n'est pas fatiguéééééé, on n'est pas faaa....

Ce we je reste à l'IMT, fatiguée et un peu malade, un peu de repos et de travail (qd même) s'impose! Si j'ai le temps je vous raconterais nos we à Delhi... Sur ce je vous embrasse tous et vous laisse avec ce poème...
POÈME DE BENARES
Un corps gît sur le sol


Un corps gît sur le sol, paisible et immobile,
Un cadavre sans visage, mystérieux et tranquille.

Une femme embaumée, d’un bleu couleur Krishna,
Repose sans émoi, des guirlandes sur les bras.

De frêles bouquets oranges, que reflète l’eau du Gange,
Qui ruisselle et qui bruisse, déjà se fanent et passent,
Tandis que les os craquent, se brisent et puis s’embrasent.

Un cadavre sans visage, tranquille et insouciant,
Entre deux couches de bois, s’enflamme en crépitant.

Une âme qui s’envole, un corps qui s’étiole,
Des figures émaciées, transportent un nouveau-né.

Un corps gît sur le sol, atroce et immobile,
Témoin du temps qui passe, qui lasse et qui écrase,
De la mort qui nous broie, nous prend et nous embrasse.

Un squelette décharné, effroyable, insolent,
Tel un spectre funèbre, tremblote en scintillant.

De la fumée épaisse abrite les relents, des vaches qui ruminent,
Et qui paissent joyeusement, les ordures balayées par l’écume du temps.

Les dernières flammes virevoltent, comme des poignards sanglants,
Tandis que le jour fuit, victime d’un coup cinglant.

L’ultime lueur d’espoir, s’affaisse dans le Gange,
Tombeau putride et froid, des démons et des anges
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